La forêt sombre est dense, touffue. Pour y entrer et habituer vos yeux à ce monde nouveau, il m'a fallu 150 pages. Mais prenez garde voyageurs! Une fois que vous y aurez pénétrer, le chemin est sans retour et la pente ne fait que s'accélérer au point de tomber à pic sur la chute.
Bien que ce livre m'ait accompagné lors de quelques insomnies, il n'est pas sans défaut. Ses personnages sont aussi plats que les pages. Ils ne sont que les porte-voix tragiquement prisonniers de l'exposition de concepts SF dont j'avais seulement vaguement idée (la forêt sombre comme conclusion du paradoxe de Fermi, les civilisations spatiales notamment). Il a le mérite de mettre ces concepts en histoire et de nous les faire ressentir concrètement. Le premier livre se conjuguant majoritairement au passé ou au présent, j'attendais avec impatience le saut dans le futur qui était voué à se dérouler pour résoudre la Crise Trisolarienne.
Déception ! Cet opus continue dans sa grande majorité l'action au futur proche ce qui paradoxalement en fait de la grande SF, imaginer l'impact immédiat de scénarios de SF rend l'histoire bien plus réaliste que la plupart des livres SF purs et durs se déroulant parfois plusieurs millénaires plus tard.
Lors de la grande ellipse de ce livre, on bascule vers un univers angoissant à la Philip K Dick, bien que la conclusion originale soit un mix entre une série cucul et un cours de dissuasion nucléaire.
Autant j'avais hâte d'entamer le second pour savoir comment cette pelote se déroulerait, autant la lecture du troisième opus me paraît receler peu d'enjeux en cours non résolus.
Autant j'ai adoré dévorer ce livre, autant j'ai besoin d'un break pour en absorber l'essence noire, à la manière d'un épisode de Black Mirror. Avant de mieux replonger dans la forêt sombre.