Ce livre à propos duquel nombres de théâtreux s'écharpent ne mérite ni le culte que certain lui porte ni l'abomination auquel d'autres le vouent.
C'est une méthode qu'il faut voir et lire avant tout comme une proposition de travail et de recherche.
Alors oui la forme original d'un pseudo roman d’apprentissage surprend et oui le coté formaliste rebute mais il ne faut pas s'arrêter à celà et se savoir qu'avant tout le théatre se pratique devant un public. Et que c'est lui (le public) notre meilleur (unique ?) professeur.
Cependant chacun sait que le tatonement expérimentale a ses limites et qu'il faut bien à un moment pour avancer (se construire), comme sur chemin de montagne recourir aux service d'un guide. Selon son caractère et les circonstances ont choisira de se mettre dans les pas d'un maitre ou au contraire d'en suivre plusieurs alternativement ou successivement.
De ces guides on apprendra des exercises découvrira des pratiques certaines nous plairont d'autres non.
Et puis viendra le moment (plus ou moins rapide) où l'on devra soi-même tracer son chemin, il faut alors quitter le guide, (pas toujours facile) s'approprier son enseignement en en jetant une partie en décortiquant les outils fournis pour en saisir toute la logique interne et à son niveau se forger son propre style, des synthèses improbable sur le papier s’opèreront parfois (c'est toujours curieux mais pas si étonnant).
Le grand écuyer Nuno Oliveira a un jour écrit à propos des livres sur l'art équestre.
"Il faut faire de nombreux allers retours entre la bibliothèque et le manège en privilégiant toujours le manège sans laisser les livres se couvrir de poussière"
Que dire de plus ? Sinon que Stanislavski, Mayerhold, Jouvet, Strasberg, et les autres nous proposent des outils et que c'est à nous de les choisir de les essayer et de nous en servir (ou non). Et que l'essentiel comme le répétait Charles Dullin à ses élèves était de jouer jouer jouer le plus possible.