Une bonne vulgarisation oui mais pas un bon policier…

Le principal reproche que j’ai à formuler concernant ce livre est énoncé dans le titre de cette critique. Le raisonnement exposé tout au long de ce récit est une très bonne vulgarisation de la science. L’auteur nous expose la thèse qu’il veut nous faire partager de façon claire et tout à fait abordable. Bien qu’il y ait quelques lourdeurs et redondances dans ces explications, on peut en faire abstraction et saluer ce bel effort. D’autre part, la théorie exposée est tout à fait cohérence et plausible et nous amène à nous interroger sur le crédit que l’on peut et souhaite accorder à ce raisonnement. Le fait est que José Rodrigues dos Santos arrive à nous amener à une réflexion sérieuse autour du thème de l’existence de Dieu et c’est remarquable en soit (en ce qui me concerne en tout cas).

Attention toutefois à ce que l’on désigne par Dieu. C’est un des points du livre mais comme vous ne l’avez pas forcément déjà lu je préfère être clair.

Alors pourquoi une telle note si le contenu semble si bien présenté me direz-vous ? Et bien c’est que le livre n’est pas vendu comme tel ! Quand je me suis emparé de ce bouquin je ne le faisais pas en vue de prendre un cours magistral en pleine figure ni à m’entendre énoncer des principes de physiques, religions, mathématiques et autres à chaque coin de pages. Alors certes, tout cela est bien mené et bien ficelé, cependant, le livre a la prétention de noyer cela dans une intrigue policière et c’est là que le bât blesse. L’intrigue de fond est bien trop fade et bien trop peu passionnante. A aucun moment le personnage que l’on suit ne m’a fait réellement passer une émotion ou bien m’a fait m’inquiéter pour lui. Les rebondissements ne m’ont pas surpris ou interpelés ou laissé dans l’attente d’un dénouement incertain.

Ce problème se ressent aussi dans la narration malheureusement. Notre brave Tomas Noronha semble bien ignorant sur pleins de points. Normal, il s’agit des points que l’auteur, José Rodrigues dos Santos, souhaite nous exposer ou, du moins, souhaite utiliser pour arriver à ses fins. De ce fait, notre jeune historien / cryptologue se retrouve bien (trop) souvent à écouter les longues explications de professeurs éminents dans leur domaine et possède un petit panel de répliques fétiches qui reviennent à tour de bras. Je ne compte plus les "Je ne comprends pas", "Je comprends", "Ah, j’ai compris", "je vois…", "je vous écoute" et autres petites phrases en tout genre permettant d’entrecouper les longues explications ou d’orienter le discours sur tel ou tel point. Le souci principal étant que l’on se rend compte de la redondance de ces phrases tout au long de l’œuvre, ce qui est assez révélateur de l’abus de leur utilisation. Cela démontre aussi une trop forte ignorance de la part de Tomas et le fait qu’il ne participe pas vraiment à la réflexion la plupart du temps. Il agit en petit étudiant studieux beaucoup trop souvent et cela n’a pas grand intérêt pour le lecteur à la longue.

La Formule de Dieu est une bonne surprise concernant les principes, les concepts et les théories scientifico-religieuses qu’il souhaite mettre en lumière. Cependant, il s’avère être un bien piètre roman policier, ce qu’il a la prétention d’être à la base et non une vulgarisation scientifique comme il en ressort finalement.