Bien écrit, édifiant, mais racoleur.
Ce livre est assurément une patate chaude pour les adeptes de la pensée unique et de la bienséance de salon. Il résume pourtant ce que je pense de notre système judiciaire depuis des années : il se décale complètement des réalités et déresponsablise complètement son action grâce à une culture de l'excuse.
Le corporatisme de la magistrature, les juges d'applications des peines en roues libres, les politiques qui se défaussent systématiquement à l'énoncé du problème ou encore la déresponsabilisation des parents face à l'éducation des enfants sont autant de facteurs agravants dans la dérive de la justice. Et je suis d'accord avec ça car n'importe quel andouille peut le vérifier facilement.
Alors oui, on dira que l'auteur est récupéré par le FN, qu'il est xénophobe... Pourtant il utilise des faits quantifiables et vérifiables.
Il est vrai que certaines tournures de phrases peuvent être agressives, discutables. Mais les faits suivent toujours la fronde.
Il parle clairement d'une catégorie de population émergeante, associale et violente, mais ne cible jamais une communauté plutôt qu'une autre. Ces constatations sont claires, aisément vérifiables et sans ambigüité.
Les exemples de condamnation utilisés sont tous issus de la presse régionale et les article son facilement consultables. Ces articles citent autant de noms à consonnance maghrébine, Roms, pays de l'Est que bien Française.
Maintenant je ne rentrerais pas dans ce jeu là. Les faits sont d'autant plus facilement consultables qu'ils nous rappellent forcément quelquechose. Un goût de déjà vu.
Mon expérience de Pompier volontaire m'a amené à cotoyer des gendarmes, policiers et pompiers professionnels qui font état de ces mêmes constatations.
L'auteur utilise le cynisme et l'humour noir pour mettre en avant ses conclusions et son raisonnement tient la route.
Chaque paragraphe est construit, intelligible et intelligent. Il parle autant de nos politiques qui se refilent le dossier de la délinquance et de la justice à la dérive que des magistrat qui se décrédibilisent de plus en plus en cherchant systématiquement des excuses aux criminels. Manque de place, enfance difficile, insolvabilité...
Qui a oublié l'affaire des tournantes de Fontenay sous bois avec ces jeunes filles qui, selon les "experts", auraient trouvé du plaisir à être violées, filmées, battues et humiliées pendant des jours dans des caves sordides ?
Qui a oublié que les auteurs ont quasiment tous été aquités (dix) et quatre autres condamnés à des peines de prison légères ? Si légères qu'avec les réductions de peines systématiques, il ne feront sans doute jamais rien ?
Cet exemple est un exemple malheureusement noyé dans la masse.
Je fait le choix de ne pas fermer les yeux, sans me revendiquer xénophobe, ni Lepéniste, ni de droite et encore moins faire de prosélitisme. Cet état de fait je l'avais fait il y a bien longtemps malheureusement. Et ce livre vient l'étayer par des chiffres.
J'ai quasiment toujours aimé les idées de gauche, mais je dois avouer que devant les immondes propos de Taubira (sa légèreté m'a sidéré!) et par la connerie avancée du gouvernement en place (son refus de faire quelque chose en fait), tout comme la culture du chiffre de Sarko, je ne voterai sans doute plus jamais. Autant à cause du non programme économique que par refus d'endiguer le problème de la justice que je trouve au moins aussi grave que celui du chômage.
Mais contrairement au chômage, il existe des solutions qui ne dépendent pas de l'activité économique, juste d'un courage politique et du financement des régions...
Car encore une fois, tout les aticles sont librement accessibles et l'auteur ne s'autorise jamais la facilité de critiquer une catégorie de population. On le sent exaspéré parce que les victimes sont aujourd'hui broyées par la machine judiciaire, ignorées et bafouées. La justice ne remplit plus son rôle en condamnant lourdement les criminels, mais leur cherche des excuses et du coup encourage indirectement la délinquance.
Il n'y a plus de barrière quantifiable entre l'interdit et le possible. Aujourd'hui les sanctions sont trop légères, voir inexistantes. J'adhère à 100% avec cette constatation.
Pour le reste, à vous de vous faire une idée. Personnellement, j'ai apprécié le livre, tout comme le raisonnement de l'auteur, sans forcément adhérer à tout, mais pour la quasi totalité, j'approuve et je l'avais déjà constaté. Sans forcément l'avoir quantifié à ce point là.
--------------------- J'ajoute après avoir laissé passé un peu de temps et avoir un peu de recul, que:
À ceux qui voient dans ce livre un panflet raciste, je dirais simplement et avec le recul qu'ils doivent avoir raison. Il y a une approche malheureusement assez racoleuse de l'auteur pour faire le buzz autour de son livre. Mais je pense vraiment qu'il faut s'en détacher, car la base du livre est pourtant faite autour d'un travail empirique et fiable sur l'état de la justice. Et cela montre encore une fois les danger de la démagogie qui règne dans les milieux politiques. Il est trop sensible de brusquer un électorat en modifiant une image crée et véhiculée de toute pièce: il n'y a pas de problème de délinquance... Et pourtant... Les faits parlent d'eux mêmes.
L'immobilisme m'énerve et la déresponsabilisation des criminels également. Je pense que celà ne fait pas de moi un extrémiste, mais juste quelqu'un qui aimerai aussi voir moins de connerie politique flirter avec la délinquance.
Dernier point. On ne parle pas de la criminalité la plus insidieuse: la criminalité en cols blancs, qui fait bien plus de dégâts que celle des petits délinquants ou de débiles à enfermer. Guerrini, Cahuzac, Dassaut, Balladur, Chirac, Sarkozy, Harlem Désir... Tous ont en commun d'être plongés et même condamnés pour des affaires d'escroquerie en bande organisée, collusion, trafic d'influence, arnaques immobilières...
Ce versant là de la délinquance mériterait aussi une analyse aussi poussée et tranchante.