Forcément, après nous avoir pondu 2 livres aussi passionnant que "la Griffe du chien" et "Cartel", il semblait raisonnable de craindre une baisse de la qualité avec cette "Frontière", 3ème et donc dernier tome de la trilogie du Cartel de Don Winslow.
Premièrement, il me semble utile de préciser que la lecture des 2 premiers tomes est évidemment indispensable avant d'attaquer cet ultime volet de la saga tant les références y sont nombreuses.
Deuxièmement, et je ne vais pas y aller par 4 chemins, ce roman m'a clairement déçu.
Non pas qu'il soit mauvais, loin de là, mais il regorge de petits défauts qui, à force de s'accumuler m'ont géné mais sans jamais m'ennuyer.
Tout d'abord, la nomination d'Art Keller à la tête de la DEA est assez peu crédible surtout quand on connait le passé du personnage. Ensuite, et c'est totalement personnel, j'ai trouvé que le nombre assez conséquent de personnages dont certains avec des surnoms ont eu tendance à noyer le lecteur que je suis.
Mais le plus gros soucis du roman, à mon avis, c'est l'absence quasi totale ... de Art Keller lui même. Oui je sais ça peut paraitre bizarre mais ça m'a vraiment géné. La 4ème de couverture nous vante la guerre du gouvernement américain, de la DEA et donc de son directeur contre la drogue. Et pourtant, Art n'est pas suffisamment présent pour briller et remplir son rôle comme dans les 2 autres tomes.
L'absence d'Adan Barrera (forcément) ne joue pas non plus en sa faveur, tant celui-ci était sa Nemesis, impitoyable et charismatique. Art Keller étant mis au second plan, il manque dans ce 3ème tome un personnage fort, un adversaire à la mesure des enjeux. Tito Ascension aurait pu etre ce personnage mais il est trop dilué dans la multitude des personnages.
Même si je ne me suis donc jamais vraiment ennuyé pendant ma lecture, il faut bien reconnaitre que je n'est pas non plus été scotché à mon livre comme lors des 2 précédents tomes. La faute à une narration qui part un peu dans tous les sens et à une charge anti-Trump compréhensible mais franchement lourdingue et sans aucune subtilité.
Ma note: 13/20