Impossible de m'en détacher. Sitôt ce troisième opus terminé, j'ai attaqué aussi sec le quatrième. Avec un vrai drame qui me guette, le cinquième et dernier ne devant paraître qu'au printemps 2022. Il me reste à espérer avoir été suffisamment marqué par cette saga pour que je puisse le savourer, lorsqu'il sera là, sans être trop gêné par les probables défaillances de ma mémoire. A vrai dire, ça pourrait le faire...
Côté héroïque, le lecteur n'est pas déçu, avec le terrible siège de Loered par les forces d'Aska, siège qui a débuté à la fin du premier tome. Autant dire que ça dure, avec des vivres et des ressources qui s'amenuisent du côté des assiégés et la maladie qui s'en mêle. On a également le droit à quelques escapades de certains des personnages en terre plus ou moins hostile, qui cassent un peu la monotonie du siège. Et on découvre un peu plus le territoire de Rhovelle, qui, s'il n'est guère hospitalier, fait l'objet d'une description digne des meilleurs livres-univers.
Côté fantasy, c'est pas mal non plus, avec des dieux toujours aussi sauvages et desquels on découvre que leur nature divine n'entraine pas nécessairement l'omnipotence. Pas plus que la bienveillance d'ailleurs, mais ça on l'avait compris depuis un moment. S'opère également, petit à petit, une sorte de basculement de la magie vers la technologie qui gomme peu à peu le caractère surnaturel de certains événements.
Bref, ces dieux sauvages vont en prendre de plus en plus pour leur grade et l'humain prend de plus en plus d'importance dans le récit et dans le déroulé des événements. Point alors une forme d'alternative aux deux déités rivales qui va certainement monter en puissance dans la suite, car je ne vois guère comment tout cela pourrait finir avec la victoire de l'un ou de l'autre. Davoust auteur humaniste, donc ? J'en ai le sentiment (et cela est conforté par mes autres lectures du même auteur), même si cela s'exprime dans un style différent de celui de Bordage (à qui il me fait parfois penser) : par petites touches et sur un tempo moins speedé.