Sauvages, indisciplinés, braves, austères et fiers : voilà les Germains.
Davantage un inventaire presque exhaustif de tous les peuples de Germanie Profonde (de la rive occidentale du Rhin jusqu'aux frontières de l'actuelle Russie, et du Danube jusqu'au nord de la Baltique et la Scandinavie) qu'une réflexion de fond, La Germanie est une oeuvre majeure de Tacite. Elle met en valeur le souci permanent de Rome de connaître ses voisins, amis et adversaires, et l'étendue de la perception géographique, avec ce que ça suppose d'imprécisions dues aux croyances romaines, de la moyenne-Antiquité.
Tour à tour sauvages, indomptables et presque primitifs, les Germains sont aussi décrits comme les guerriers austères, courageux et désintéressés qui, des siècles durant, ont tenu l'Empire en échec. Leur société plus ou moins juste, égalitaire et violente, leurs dieux et croyances, leur absence d'économie fiduciaire, tout dans cet opuscule est une leçon de Tacite à ses contemporains, destinée à éduquer les Romains : voilà le portrait de la Rome passée, attachée à la valeur guerrière et à l'existence simple, mais voilà aussi l'ennemi indiscipliné qu'on ne pourra jamais dominer.
Court et bien écrit, à l'occasion captivant, La Germanie est un indispensable pour les romanistes, et une curiosité recommandée pour tous les autres.
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