J’avais découvert Nadia Daam sur le plateau de la Grande Librairie. Et, j’avais été subjuguée par son humour fin, sa gentille dérision et son ironie. Elle assumait ses contradictions et se livrait avec sincérité, à l’aise avec la caméra.
Le récit s’ouvre sur les deux semaines où sa fille de 11 ans et elle ne quittent plus la cabane salon installée après le décès du père. Pas une larme de la part de La gosse. Mais une sortie bienvenue avec la baby-sitter sonnera le glas de cette période.
À partir de l’éducation de sa fille, des difficultés qu’elle a pu rencontrer, Nadia Daam explique sa façon de l’élever, elle, la féminise attachée à l’égalité. Néanmoins, le fossé est grand entre le discours et la réalité. Et Nadia Daam le sait, elle reconnaît les contradictions, les faux-semblants et les mensonges. Et, ils sont nombreux.
Ces petits écarts sont le fond de La gosse. Oh, que j’aime la fée bûcheronne, la femme qui revendique le body positive mais qui se pèse tout le temps, ou du Baptiste qui vole la semoule. Cette narration d’une femme célibataire élevant seule sa fille permettra à de nombreuses femmes d’y retrouver leur quotidien.
« Pour ce qui est d’habiter nos corps, nous sommes des menteuses de mères en filles. » Cette citation pourrait être le refrain publicitaire de ce récit de Nadia Daam. C’est drôle, enlevé et puis ça fait vraiment du bien de découvrir que nous ne sommes pas les seules à jouer les Wonder Woman, sans avoir de talent !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2024/05/05/nadia-daam-la-gosse/