Alors que le final de L’OEil du Monde laissait à penser que Rand avait mis une telle rouste au Ténébreux que ses compagnons et lui seraient tranquilles pour un moment, Robert Jordan a décidé de ne leur laisser aucun répit.


Non seulement la cité accueillant nos protagonistes est attaquée par des créatures des ombres, mais, en sus, le Cor de Valère, arme décisive pour la guerre à venir, est dérobé. De retour sur les routes, Rand et ses compagnons se séparent toutefois : accompagné de Perrin et Mat, il va se lancer à la poursuite du cor ; Egwene et Nynaeve partent en revanche en direction de Tar Valon pour y devenir des Aes Sedai.


Malheureusement, la longue course poursuite pour récupérer le Cor de Valère n’est pas particulièrement passionnante, au contraire de la découverte de la Tour Blanche par les futures Aes Sedai. Les séquences avec Rand font longtemps du surplace avant de totalement s’emballer et devenir follement épiques dans les derniers chapitres. Heureusement, les intermèdes avec les filles sont captivants et le lecteur découvre une organisation atypique, sa hiérarchie, ses codes, la violente formation dispensée…


C’est un pan complet du cycle de La Roue du Temps qui se dévoile alors au lecteur, avant que les évènements ne s’emballent pour de bon. Le dernier tiers du roman est à ce point enivrant qu’il est impossible de le lâcher. Si le piège qui se referme sur certains personnages était prévisible et si la circonstance que tous les protagonistes se retrouvent à la fin dans le même secteur prête à sourire, il faut bien avouer que Jordan sait mener sa barque.


À noter que certains personnages comme Lan et Moiraine se trouvent être mis en retrait. Mais de nouveaux protagonistes, fascinants pour certains, viennent donner le change.


De même, c’est dans ce tome que certains personnages vont réellement franchir un cap et progresser. Il faut dire que le cycle de La Roue du Temps est empli de personnages qui refusent de s’assumer. À la fin de La Grande Quête, les pièces sont réellement ancrées sur l’échiquier et prêtes à agir.


Il me semble important de préciser qu’à ce stade de la lecture du cycle, une fois la dernière page tournée, si le lecteur ne s’y retrouve toujours pas, il vaut peut-être mieux cesser de s’imposer ces pavés de plus en plus épais. De mon point de vue (et de mémoire), les romans à suivre sont encore meilleurs. Mais les tics de l’auteur et de ses personnages ne vont pas disparaître. Pire, Jordan va encore plus prendre son temps. Alors en cas d’allergie, mieux vaut sans doute aller voir ailleurs.


En tout cas, c’est un très bon tome que livre Robert Jordan avec La Grande Quête, qui surpasse aisément son prédécesseur.

FlibustierGrivois
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le 12 juil. 2017

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