L’essai explique comment des guérilleros peuvent venir à bout d’une armée régulière et puissante par la multiplication et l’addition de plusieurs petites opérations diversifiées, imprévisibles et furtives, frappant partout, répétées ici ou là et éparpillées sur un temps relativement long. Le but n’étant pas matériel mais psychologique. Les guérilleros ne visant pas à triompher par de telles opérations mais à épuiser les défenses de l’ennemi et affaiblir ses capacités. A terme, l’ennemi en tire les conséquences ou s’effondre.
Robert Taber fait l’analogie entre le mode guérilla et les attaques de puces subies par un chien. Une colonie de puces, suceuses de sang, très petites et extrêmement mobiles attaque le chien aléatoirement, sans prévenir, partout sur l’espace étendu de son corps. Quelques dizaines attaquent les oreilles. D’autres attaquent le bas-ventre. D’autres l’arrière du cou. D’autres se nichent sous la queue. Le chien se gratte frénétiquement sans trouver quoi écraser par ses mâchoires, ni quoi ratisser avec ses griffes. Il se fait mal et multiplie les plaies. Son système de défense immunitaire est mis à rude épreuve tant les fronts d’attaques invisibles se multiplient. Dès qu’il se croit à l’abri, les agressions reprennent de plus belle…
A terme, en théorie, le chien surmené succombe à l’épuisement psychologique. S’il ne meurt pas d’anémie, il devient trop faible. La moindre petite blessure supplémentaire peut avoir raison de lui. Les puces, elles, se multiplient et comptent les petites victoires. Le chien n’est plus chien. La puce est toujours puce, puisant sans trop d’effort sa goutte de sang, son butin et se reproduit à l’infini. En termes politiques, les guérilléros ont épuisé les défenses de l’Etat et ont terni son image, sa respectabilité. En termes économiques, ils rendent l’assurance par l’Etat des fonctions régaliennes trop coûteuses pour le contribuable, ruinent les finances publiques, creusent la dette et hypothèquent la souveraineté. Le coup fatal viendra plus tard…