Une banale histoire de gamins en apparence, mais à y regarder de plus près ce livre semble aussi être une prophétie tragique. Sous-titré « roman de ma douzième année », le roman s’inspire de l’enfance de l’auteur et, comme lui, bon nombre des garçons qui jouent à la guerre dans ces pages d’encre mourront sur les véritables champs de bataille quelques années plus tard.
Face à l’innocence, l’imagination et les bêtises de ces enfants qui construisent des cabanes et mangent des friandises se dresse la violence. Une violence quotidienne à la maison qui semble opposer parents et enfants. Les uns l’utilisent pensant ainsi faire grandir leur progéniture, les autres la subissent puis la banalisent sur les champs de bataille improvisés.
Au fil des batailles et des journées d’école, l’auteur esquisse des portraits d’enfants, des garçons d’âges et de tempéraments différents: des petits emplis d’admiration pour les plus grands, des intrépides qui jouent à la guerre par goût du risque et de l’aventure, des grands qui se battent par défiance envers les adultes, pour s’affirmer, se construire et échapper encore quelques temps à un avenir déjà tracé.
Finalement, le lecteur pourra déceler dans ces pages, un ode à l’enfance où l’insouciance semble triompher malgré une réalité parfois difficile, et où la guerre n’est encore qu’un jeu.