L’histoire commence dans le bureau du juge d’instruction, Hélène, décoiffée, livide et fatiguée prend place face à lui, muette. Ces entretiens avec le juge serviront de fil conducteur à l’histoire: à chaque nouvel épisode relaté, une nouvelle victime.
Se dévoile alors une héroïne tiraillée entre réalité, folie et sentiments qui parvient à semer le trouble chez le spectateur: est-ce de la méchanceté ? une abolition du discernement ? l’oeuvre d’une sorcière ?
Elle avouera tout, sans aucun regret, évoquant un devoir de donner la mort. Apparaissant alors comme un être dénué de toute sensibilité, elle se transforme en jeune femme follement amoureuse lorsqu’elle évoque sa relation avec le Comte.
Une atmosphère mystérieuse plane tout au long de ce film fait de contrastes: l’immensité des paysages bretons cache des plantes donneuses de mort, une empoisonneuse sans pitié dont les maléfices n’ont d’égal que sa beauté et son apparente fragilité, l’amour d’un homme pour celle qui a tué sa femme…
On soulignera également la beauté esthétique du film: paysages gris, brumeux et mystérieux tout comme la jeune Hélène.
Certains jeux de lumières nous plongeraient preque au coeur d’un tableau: des couleurs, des images, souvent peu de paroles. Les scènes évoquent plus qu’elles ne parlent.
Un film habité par de sombres légendes, éclairé par l’esthétisme de certaines scènes et hanté par le mystère.