Classique parmi les classiques, ayant donné lieu à une palanquée d'adaptations sur multiples supports (dont le célèbre canular radiophonique orchestré par Orson Welles en 1938), The War of the Worlds de Herbert George Wells peut se vanter de refléter les angoisses de son temps, tout en prophétisant (consciemment ou non) une certaine évolution des conflits armés.
Publié en 1898, The War of the Worlds trouve sa principale origine dans les interrogations qu'auront soulevé les diverses études de la planète Mars, en premier lieu la découverte controversée des canaux de Mars en 1877 par l'astronome Giovanni Virginio Schiaparelli. Les observations ultérieures faites par le milliardaire Percival Lowell donneront lieu aux fantasmes les plus fous, dont celui d'une probable vie sur la planète rouge.
Un contexte scientifique qui influencera grandement l'auteur, imaginant alors une invasion martienne réduisant à néant les forces réputées invincibles du grand empire britannique. Une façon d'égratigner une nation colonialiste et trop sûre d'elle, lui qui reste un pacifiste avant tout, à travers un récit certes fantaisistes mais narré avec un réalisme qui laisse songeur.
Entraînant sans effort son lecteur dans son aventure, le plongeant tête la première dans une apocalypse alors inédite, croquant des tableaux purement dantesques, H.G. Wells prophétise malheureusement ce que deviendra l'art de la guerre au vingtième siècle, les images d'un Londres en flammes en rappelant forcément des plus récentes aux lecteurs d'aujourd'hui.
Si l'ensemble donne parfois l'impression de gonfler inutilement le récit afin d'arriver à l'épaisseur standard d'un roman en bonne et dû forme, The War of the Worlds a bien mérité sa réputation de classique incontournable de la littérature, prouvant, s'il en était encore besoin, qu'il n'y a pas de sous-genre.