La Guerre des Mondes est un livre sur la survie. La survie du narrateur à l’invasion implacable d'extraterrestres venus de Mars. C'est ce que j'ai adoré. Suivre le "héros" dans son terrible jeu de cache cache avec les tripodes. J'étais dissimulé avec lui dans les fourrés et j'angoissais comme lui de me faire surprendre par les aliens dans la maison effondrée.
C'est rare que je ressente à ce point un sentiment d'oppression et d'urgence (l'action du livre se passe sur un mois). C'est accentué par le contexte banal et quotidien. On est dans de petites villes de la grande banlieue londonienne, là où Wells avait ses habitudes.
Dans La Guerre des Mondes on perçoit la guerre, l'exode, la colonisation. Ça préfigure ce qui arrivera dans les décennies suivantes sur les routes d'Europe.
Alors le livre n'est pas parfait. Par exemple le passage avec le frère du narrateur, contrepoint londonien de l'invasion, est finalement assez inutile. Et la fin...que dire...elle me laisse perplexe. J'avoue ne pas avoir bien compris pourquoi le narrateur se rendait à Londres pour y confronter les tripodes. Et la résolution, qu'on le veuille ou non, même si elle est plutôt maligne, fait très deus ex machina. Néanmoins, cette déception est un peu relativisée par l'état du héros en fin de livre. Pas victorieux mais défait et à moitié fou.
Après l'île du Docteur Moreau que j'avais beaucoup apprécié je ne pourrais que recommander la Guerre des Mondes et ce même si tout le monde connait la fin.