Curieux que j'étais lors d'une convention, j'ai pu rencontrer Trudi Canava qui, apparemment, est une écrivaine de fantasy très réputée en Australie. Ayant envie de découvrir d'autres sagas de fantasy, je n'ai pas résisté et j'ai donc acheté ce livre qui est le premier d'une trilogie.
Et mon constat est relativement simple : c'était...correct. En somme, on a là de le fantasy somme toute classique : un univers médiéval-fantastique, des guildes, importance de la magie dans les domaines classiques (guerre, alchimie et guérison) et ici une héroïne du genre fougueuse, mais venant de la basse société.
Tout d'abord, n'importe quel livre vit grâce à son style d'écriture. Ici, c'est un style simple. Phrases courtes, vocabulaire basique, pas grand-chose à se mettre sous la dent, mais ça reste assez efficace, quoique parfois répétitif (notamment les fois où on met huit fois le prénom du même personnage pour le désigner en une demi-page). Néanmoins, il sied bien à l'ambiance générale de l'univers établi.
Ici, comme susmentionné, on est en présence d'un univers de fantasy relativement classique, excepté que le début se passe dans une partie pauvre de la cité. Voleurs et pouilleux pullulent donc et il n'est guère étonnant de voir quelques insultes ponctués les (souvent courts) dialogues de temps à autre. Dès lors, un style concis convient bien. D'ailleurs, en parlant de cela, même si la Guilde des Magiciens est construite d'une manière assez classique, voir apparaître ses membres comme étant des "enfoirés" change un peu.
Après, si on parle de la guilde en elle-même, l'idée d'en faire une sorte d'université est plutôt intéressante et d'ailleurs, l'auteur consacre une bonne partie du roman à la décrire. Cela dit, ça reste finalement très convenu. Il y a des mauvais mages, des meilleurs, les magiciennes sont surtout des guérisseuses, les novices sont turbulents, rien de vraiment neuf à se mettre sous le dent.
C'est ça qui est un peu dommage, finalement : tout reste en surface. Ce tome 1 de la trilogie du magicien noir se lit très vite, et malgré toutes les bonnes idées, rien n'est vraiment exploité à fond. La traque, partie intéressante s'il en est, car permettant de découvrir une cité pas si heureuse que ça au travers des yeux d'une protagoniste assez sympathique, ne m'a pas parue assez intense. Il en va de même pour la seconde partie qui est très prévisible dans son déroulement, jusqu'à sa fin annonçant une suite ne se démarquant pas du reste.
Au final, on en tire un livre divertissant et plein de bonnes volontés, mais partiellement gâché par un traitement superficiel de chacun de ses éléments. Je dirais que c'est un peu dommage, mais je ne vais pas bouder mon plaisir : la lecture était agréable, j'espère juste que les défauts seront un peu moins présents aux deux tomes suivants et, par extension, au reste des livres de Trudi Canavan.