Parfaite synthèse sur la plus occidentale des branches issues de l’empire de Gengis Khan, le livre prend le parti de nous rappeler d’abord le formidable destin du plus grand conquérant depuis le Moyen-Age, et comment se sont édifiés progressivement les piliers qui supporteront la future « pax mongolica » : commerce, communications, administration décentralisée et pragmatisme vis à vis de la gestion des populations locales.
Les cartes et la généalogie présente au début de l’ouvrage sont d’un grand secours pour suivre les tribulations des jochides, ces descendants du fils aîné de Gengis Khan qui ne brigueront jamais le trône suprême des nomades, mais qui en seront parfois les représentants les plus redoutés.
Ce livre est un formidable voyage à travers le moyen âge, depuis une perspective inhabituelle pour la plupart des lecteurs, qui redécouvriront parfois des événements qu’ils croient déjà bien connus (la grande peste, les croisades), d’autres vaguement familières (le sac de Bagdad, le voyage de Marco Polo ou celui de Guillaume de Rubrouck), et enfin, la plupart largement inconnus (la guerre civile contre les Ilkhanides , l’importance de la lignée d’or, l’essor du christianisme et de l’islam parmi les conquérants tengristres…).
On peut parfois regretter que le livre ne s’arrête pas davantage sur certains personnages, ou ne cède pas plus souvent au plaisir coupable de l’anecdote. Mais la difficulté à démêler certaines sources y est probablement pour beaucoup, à part égale avec le choix de privilégier une histoire généraliste d’un sujet encore largement méconnu.
Bref, une lecture instructive dans un style pédagogique et facile à suivre pour tout novice de la question.