Pauline devenue orpheline, est recueillie par des cousins, les Chanteau.
Pauline est bonne, honnête et dévouée en toutes circonstances.
C'est un peu agaçant. Madame Chanteau est calculatrice et manipulatrice. C'est très horripilant. Monsieur Chanteau est quant à lui cloué dans sa chaise longue pour cause de crises de goutte abominablement douloureuses et dont la récurrence éreinte le pauvre bonhomme. Ses plaintes incessantes empêchent d'ailleurs la chatte, Minouche, de ronronner en paix. C'est malheureux. Puis vient Lazare, le fils. Musicien contrarié qui multiplie les fausses bonnes idées, véritables gouffres financiers dans lesquels il fonce tête baissée dans le but inavoué de combler le vide abyssal de son existence. Il est dévoré progressivement pas son oisiveté et par sa peur obsessionnelle de la mort. Conséquemment il n'a peu à peu plus le goût pour rien. C'est déroutant (et un peu énervant). Il y a Véronique, la bonne un peu bourrue qui n'a pas la langue dans sa poche. Et enfin Louise, coquette et maigrichonne, un poil plus âgé que Louise, qui se retrouve très souvent en visite chez les Chanteau et qui se laisse farcir le cerveau par Madame et ses manigances...Ah j'oubliais, un dernier personnage omniprésent et obsédant: la mer: le récit se déroule dans un petit village de pécheurs en Normandie.
La lecture m'a parfois mise dans un état de révolte furieuse. Bon j'exagère, d'exaspération indignée ^^. Ce roman c'est l'histoire de blessures, de dévotion et de sacrifice. Il est question de néant et d’ennui. Mais...
Teasing de fou, je n'en dirai pas plus.
Je tiens à souligner la fin du roman que j'ai trouvée remarquable. La dernière tirade fait mouche. Je suis restée scotchée. Une autre phrase du livre m'a également bien fait méditer: "Pauline souriait, approuvait de la tête, car le bonheur, selon elle, ne dépendait ni des gens ni des choses, mais de la façon raisonnable dont on s’accommodait aux choses et aux gens". Épatante cette Pauline. Un véritable Bodhisattva. Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre de Zola. J'avais beaucoup aimé Le ventre de Paris et Au bonheur des Dames.
Ici j'ai trouvé le registre différent, le cadre plus intimiste voire un peu étouffant et le développement moins linéaire. Le rythme du récit est à l'image de celui de la vie des personnages: ici le temps se distend, s'allonge.