Pauline est sympa. Elle a quelques accès de colère, mais seul l'amour l'amène à ces extrémités. Le reste du temps, elle est cool.
Dans cette maison de Normandie où Pauline vit avec des parents un peu éloignés, tout semble bien se passer. Mais bien sûr, avec Zola, ça ne doit pas bien se passer. Pauline est de ces héroïnes zoliennes qui doivent tout porter sur leurs épaules. Soit par nature, soit parce que le reste des habitants de la maison sont des incompétents de la vie, entre la cheffe de famille, aigrie de lui devoir de l'argent, le mari impotent, et le fils qui n'a pas de constance dans ses objectifs (ni de stratégie qui tienne), Pauline fait tenir le système de toute sa bonne volonté et de tout son héritage aussi.
Le fait est que Pauline a beau faire, ces gens ne savent pas être heureux. Mais Pauline ne fait peut-être pas bien. Elle fait à la place de. Et Zola (sans doute incarné par le docteur local), lui, ne croit pas en la capacité des gens à s'améliorer. Donc, il semblerait que Pauline aille dans le mur. Mais lequel ?
N'en disons pas trop. Ce roman est celui de l'inexorabilité. D'une façon ou d'une autre, Zola continue à toujours raconter la même chose : il est bien compliqué de s'extirper de son moi profond et de ses atavismes.
Mais c'est trop long. Certes, Pauline est plutôt sympa, le docteur également (les médecins sont souvent sympas, chez Zola), mais combien de pages pour raconter si peu de choses, finalement ? Et, un peu toujours les mêmes, de roman en roman, quand même.
Et ici, le souffle romanesque est un peu laissé de côté. Il y a certes une raison à cela : il faut sentir la vie qui s'écoule lentement, sur plusieurs années. Mais là, c'est trop long quand même. Et pourtant, je n'ai pas détesté ce chapitre qui nous sort de Paris ou de Plassans. Nous sommes en Normandie, et on voit bien qu'Arromanches n'a pas toujours été cette petite station balnéaire.
Tant bien que mal, j'avance sur ces Rougon-Macquard décidément bien maudits quand même.