Kurdistan satanique
La laveuse de mort, Sara Omar, trad. Macha Fathi, Actes Sud Ce livre n'est pas un manifeste, c'est un coup de poing qui vous laisse groggy. Un livre de l'urgence, plus que de la révolte. De la...
Par
le 3 mars 2021
L'horreur est humaine. Ce n'est pas une révélation mais une atroce confirmation que nous donne Sara Omar dans La laveuse de mort, un roman dont on sait qu'il s'inspire en grande partie du passé de son auteure. Celle-ci vit d'ailleurs au quotidien sous la menace après la parution de son livre et de celui qui a suivi. La laveuse de mort fait partie de ces ouvrages dont la lecture est souvent insoutenable, détaillant les atrocités faites aux femmes dans le Kurdistan irakien, au nom de la religion et d'une tradition patriarcale qui tient sous son emprise toute une population, masculine évidemment, mais aussi féminine en partie, dès lors que tout rébellion aux coutumes séculaires met en danger votre vie. C'est l'accumulation des abominations qui crée un malaise persistant chez le lecteur de La laveuse de mort même si Sara Omar atténue parfois son propos avec une poignée de personnages plus humains, lesquels n'ont malheureusement guère le pouvoir de faire changer les choses. L'écrivaine desserre aussi l'étau avec plusieurs scènes situées dans un hôpital de Copenhague sous forme d'un dialogue entre femmes mais ces intermèdes sont trop rares pour s'opposer au malaise général. La laveuse de mort est un cri dans la nuit de l'obscurantisme, indispensable, sans l'ombre d'un doute, mais dont la forme romanesque convient peut-être moins qu'un document proprement dit. Mais qui sommes-nous pour juger ? Si ce livre a permis à Sara Omar d'exorciser ses traumatismes et de mettre en lumière, pour le plus grand nombre, des pratiques et des comportements exécrables, il a totalement rempli son but.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes livres de 2020
Créée
le 15 déc. 2020
Critique lue 348 fois
2 j'aime
D'autres avis sur La Laveuse de mort
La laveuse de mort, Sara Omar, trad. Macha Fathi, Actes Sud Ce livre n'est pas un manifeste, c'est un coup de poing qui vous laisse groggy. Un livre de l'urgence, plus que de la révolte. De la...
Par
le 3 mars 2021
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
72 j'aime
13