Pré-analyse autotélique de son oeuvre.

Sous ce titre pompeux se cache une réalité assez simple à comprendre : dans cette oeuvre pour le moins irritante et aussi pompeuse que mon titre, Pascal Quignard analyse un aspect de la démarche qui sera celle de Tous les matins du monde, lorsqu'il l'écrira quelque temps après.

Une analyse de l'auteur exprimant ses conceptions de son oeuvre et plus généralement, de ses inspirations, des choses, pourquoi pas, se dit-on au premier abord ?
Seulement, ce genre d'analyse tirée par les cheveux, c'est celui qui m'a fait détester la poésie (parfois) et que, fait par un prof de français, j'aurais trouvé ridicule, complètement pas crédible et nullement en lien avec les intentions de l'auteur. (Je sais pas si je suis claire.)
Sauf que venant de lui-même c'est pour le moins décontenancant. Alors oui, on est un peu bluffé par la profondeur de la réflexion, des analogies, et surtout l'incontestable qualité d'écriture... Mais qui est aussi à la limite du mystique, arbitraire, dont l'argumentation ne convainc guère, et avec une insistance forcenée sur la mue. C'est le sujet central du livre (des deux premières parties en tout cas) certes, mais c'est redondant et très vite, de par le ton, insupportable. J'ai aussi trouvé assez creuses les comparaisons tombées du ciel entre une cabane et le foetus dans le ventre de sa mère, par exemple.

Bon là, je parlais des deux premières parties.
La troisième est plus sympathique, annonçant un autre thème central (et plus important encore) de TLMDM, sans autant d'obscurité poético-intellectualisante, réussissant presque à émouvoir, et à cette ultime partie je mets la moyenne (même si ça ne se voit pas dans la note finale of course). Conte japonais centré sur la musique distrayant, et très intéressant.

Bilan plutôt mitigé donc, mais plutôt négatif à cause des deux premières parties m'ayant insupportée. Même si le passage sur le coït de la grenouille est... instructif (allez donc voir, petits curieux !).
Eggdoll
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le 12 avr. 2011

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