Fidèle à la structure des précédents tomes, l’ouvrage garde la même efficacité dans la rédaction du récit et la présentation de son univers. Ce dernier possédant une mythologie à la spiritualité très travaillée, le traitement se complique avec les rajouts scénaristiques de sa suite directe (FFX-2 + Last mission), roman (Le prix de l’éternité) et autre vidéo (Eternal calm) ou encore bonus audio (Will). S’ensuit une question de débat assez intéressante lancé par le bouquin : l’œuvre appartient-elle à son auteur ou à son public ? De mon point de vue, la réponse reste évidente : l’auteur est responsable de son univers et se réserve le droit de le modifier à sa guise, qu’il soit ou non à l’écoute de son public. L’existence du Prix de l’éternité en est le meilleur exemple. Il est étonnant et même regrettable que le roman de Nojima soit abordé aussi superficiellement dans son analyse. Le traitement de Tidus y est jugé intéressant par Damien Mecheri sans qu’il explique pourquoi, malgré un résumé efficace pour la compréhension mais rédigé sans réelle motivation. Mecheri ne cautionne pas ces rajouts et le fait savoir vers les dernières pages en affirmant que Final Fantasy X se suffisait à lui seul. Pourtant non, Yuna (le vrai personnage principal de Final Fantasy X, mentionné comme hypothèse dans le livre) avait besoin de FFX-2, malgré ses choix maladroits, pour s’enrichir et faire oublier l’héroïne bien cruche de l’épisode original, doté lui-même d’un contenu annexe assez pauvre en variété. Un manque que FFX-2 comble aussi afin offrir une densité similaire aux épisodes précédents.
Dans cette rétrospective, on apprécie l’info sur le clin d’œil du personnage de Shinra fait à l’univers de FF VII, ayant lancé une théorie de lien entre les 2 épisodes et le fait que l’ouvrage ne dérive pas vers une longue liste de comparaisons avec la pop culture pour appuyer certaines interprétations personnelles. Un défaut récurrent sur les précédents bouquins qui est évité ici. Par contre, attention à ne pas trop flirter avec le style pompeux présent dans certaines phrases. Avoir du vocabulaire c’est bien, mais éviter l’abus de démonstration c’est mieux.