Maldoror des années folles
"_ Dis-moi que tu m'aimes ! râla Louise Lame éperdue.
_ Saloperie, râle le héros. Je t'aime, ah ! ah! vieille ordure, loufoque, sacré nom de plusieurs cochonneries.
Puis se relevant :
_ Quel poème peut t'émouvoir davantage ?
Anéantie, Louise Lame passa du rêve au rêve."
Dans ce récit poétique, Desnos s'amuse avec la muse de la Révolution Française, des années folles, et de toutes les inventions du rêve.
Cela donne des hallucinations enchevêtrées, de l'amour tragique, des succédanées de réclames et de récits d'aventure, tout un foisonnement extrêmement frais, rieur, poétique en diable, terrible et jouissif.
On s'attache bien vite au très irréaliste et irresponsable Corsaire Sanglot.
"Le Christ quand je l'ai touché s'est effrité comme un vieux mammouth congelé et les chiens de mon traîneau l'ont dévoré. Et ils ne s'étaient pas confessés. Mais il n'y a pas de confesseurs pour chiens. Ils étaient à jeun."