Quelle lecture magnifique.
A lire en respectant le rythme lent de l'écriture et son aspect parfois répétitif.
C'est comme une partition musicale, on est entraîné par sa mélodie et sa profondeur.
Une fois enclenché la lecture et l'écoute on est sincèrement et irrémédiablement happé.
C'est mélancolique et ancré dans la réalité de nos vies.
J'aimerais ne pas trop dévoiler le récit, sachez qu'il se divise en deux parties.
On rencontre d'abord dans le huis-clos d'une piscine, une communauté de nageurs et nageuses qui s'y dépouille de leur corps et de leur quotidien.
Parmi cette population hétéroclite, un personnage surnage comme en pointillé, c'est Alice.
Un jour, une fissure apparaît au fond du bassin de nage et tout bascule.
On plonge alors dans la seconde partie où on retrouve la vieille dame Alice
et son cheminement, sa perte de mémoire, ses propres fissures dans sa tête.
Et c'est tout le sel ou le miel de la construction de ce récit.
C'est une histoire de famille ( japonaise ) largement autobiographique.
Julie Otsuka m'avait déjà bouleversée par ses deux précédents romans :
" Quand l'empereur était un dieu " et surtout " Certaines n'avaient jamais vu la mer ".
"La ligne de nage", troisième opus dans ce destin familial est original, empreint de poésie et qui contrairement aux gens qui malheureusement perdent la mémoire, restera longtemps dans la nôtre.