Après l'excellent quatrième tome, difficile de cacher ma déception face au cinquième, la louve de France.
Pourquoi ? Probablement car le récit va se focaliser sur un personnage historique, Isabelle de France. C'est un peu subjectif de ma part, mais je n'arrive pas à m'intéresser à ce personnage en fait, qui pourtant va jouer un rôle considérable dans l'histoire de la France et de l'Angleterre, car d'une certaine façon, son mariage avec Edouard II va conduire à la guerre de 100 ans.
Mais c'est ainsi, je n'avais déjà pas beaucoup d'attrait pour le personnage historique, et le personnage littéraire c'est du même acabit.
Je trouve que le récit perd beaucoup en force et en poigne en s'intéressant aux aventures d'Isabelle et de Mortimer. On reste dans les intrigues du pouvoir, mais je trouve Maurice Druon pas du tout inspiré quand il s'agit de représenter le pouvoir. Le roi Charles IV est expédié en un paragraphe une fois toutes les cinquante pages pour expliquer qu'il est idiot. Mais au lieu de nous le montrer, Druon ne nous fait que le dire. J'aurais aimé voir l'incidence de la faiblesse décrite par Druon sur le pouvoir, voir les appétits de tous les grands du royaume qui du coup se retrouvent aiguisés et reviennent à la charge après le règne de Philippe V qui était plus charismatique.
Mais non, rien n'y fait, Druon se contente de nous narrer les mésaventures d'Isabelle, de son époux, de son fils, de son amant. En plus, je trouve Druon vraiment assez grossier sur le trait des personnages. Dans le tome précédent, on était fasciné par Philippe V qui était à la fois horrible et à la fois quelqu'un qui pouvait faire quelque chose de bien. Là, Edouard II est condamné et absolument ridicule, il ressemble à un bouffon alors qu'on aurait pu en faire quelque chose de mieux, je pense. Je ne reviens pas sur Charles IV. Il en va de même pour à peu près tous les personnages de ce tome, les Despenser etc etc qui semblent sortie tout droit d'un boulevard de théâtre tellement les traits sont grossiers. A part Isabelle et Mortimer, tout le reste est sacrifié.
Si parfois, le souffle épique de Druon réapparait, ce tome reste néanmoins très décevant.