D’un jeune auteur français et contemporain (et prof d’histoire-géo !) que je ne connaissais pas, ce livre offert par Juliette s’est révélé être un petit plaisir rétro-SF que j’aurais bien aimé explorer à travers plus de pages. Ça tombe bien, c’est une trilogie :)
Au XIXe siècle, une race d’extra-terrestres plutôt vaporeuse, à bout de souffle, se pose sur le champ de Mars. Premier contact avec le genre humain, qui sauvera cette race en déclin grâce à la technologie de l’ingénieur Eiffel, capable de combler les manques et remettre d’aplomb ces esprits organiques. S’en suit la création d’une base lunaire pour que la race migrante reprenne ses forces, tandis que Napoléon III lui aussi mourrant y construit un bagne avec leur aide. Naïfs, les aliens pensent rendre service et vont même jusqu’à greffer au petit empereur de nouveaux organes pour le maintenir en vie. Mais c’est sans compter sur la Résistance, menée par Louise Michel et Jules Verne, dont nous suivons les exploits sur la lune, point central de l’intrigue. Comme vous l’aurez peut-être remarqué, j’adore le concept d’uchronie (quand l’histoire prend un tournant différent de ce que l’on connait) et La lune seule le sait m’a totalement comblé sur ce point :)
Et puis le côté steampunk (le « futur à vapeur » du XIXe siècle) va de surprise en surprise. Napoléon III, sous perfusion continue, se dote d’un exosquelette métallique, en faisant un monstre sur pattes, à mi-chemin entre le vilain de Mad Max Fury Road et une tour Eiffel vivante. Sur la Lune, Jules Verne est équipé d’un scaphandre à propulsion, projectiles et fioles de poison qui ferait pâlir d’envie Batman. L’histoire suit son fil sans baisse de régime et nous transporte littéralement dans ce Paris rétro-futuriste et sur la surface grise de la lune, miséreuse côté bagnard, mais luxueuse dans les salons de la haute bourgeoisie en voyage raffiné. Je prends mon ticket pour le tome 2 !