La Lune vous salue bien est le troisième et dernier tome de la trilogie de la lune. La lune seule le sait en est le premier volume et La lune n'est pas pour nous, le deuxième.
Après nous avoir baladé dans l'Allemagne nazie, Johan Heliot nous propose avec La lune vous salue bien un nouveau voyage uchronique ... dans l'Amérique des années 50.
J'ai été assez surprise par l'atmosphère limite postapocalyptique qui accompagne certaines descriptions en début de roman. En effet, la lune s'est tirée avec les Ishkiss et le soleil ne brille plus autant qu'avant, laissant la terre dans une certaine confusion que les humains appellent les "Années Sombres".
"Deux s'emparèrent de l'extrémité de la corde, tandis qu'un troisième maintenait les jambes de Marleau pour éviter qu'il se débatte. Ils tirèrent un coup sec. Marleau monta au ciel. Sa tête penchait sur le côté. Les soldats enroulèrent la corde autour du tronc , puis la nouèrent solidement. Ils s'en allèrent en reprenant leur discussion, riant à nouveau. J'entendais la respiration du pendu. La soleil bascula complètement de l'autre côté du monde. Peut-être avait-il honte d'assister au spectacle. En tout cas, je fus soulagé de ne plus rien voir."
Dans une parodie de la véritable chasse aux sorcières des années 50, le président des Etats-Unis, Eisenhower, mène une guerre sans merci contre les Sélénites. C'est ainsi que Boris Vian, agent secret français part pour les Etats-Unis afin de surveiller ce qui s'y trame. C'est sous le pseudonyme de Vernon Sullivan et en se faisant passer pour une journaliste britannique qu'il va s'infiltrer dans la politique américaine. Cependant, le plan ne marchera pas tout à fait comme prévu et nous allons suivre les aventures rocambolesque de l'écrivain français revisité par la plume de Johan Héliot.
"Ce Noir est un Rouge, impliqué dans le complot contre la Maison Blanche."
Déjà plus discret dans le deuxième volume, l'aspect steampunk est totalement effacé dans La lune vous salue bien, au profit d'avancées technologiques moins vaporeuses. Comme le montre la couverture de la première édition chez Mmémos, les voitures et le cinéma ont fait leur apparition.
Ceci ne m'a pas empêchée d'apprécier ce tome davantage que le deuxième. J'ai bien aimé la présentation apocalyptique et le rôle de Boris Vian, un énergumène au parler original, dans toute cette affaire. N'étant pas du tout une pro de cette période historique (ni d'aucune autre malheureusement), de nombreuses références dont le roman est truffé m'ont échappée. J'étais donc particulièrement ravie lorsque j'étais à même d'en reconnaître une.
"Jack et William ! Comme j'avais des lettres, moi aussi, je me dis qu'il ne manquait plus que Joe et Averell pour qu'on soit au complet."
Pour conclusion de la trilogie complète, je dirais que j'ai plutôt apprécié cette lecture, avec le bémol de ne pas posséder suffisamment de références - ou de ne pas avoir le courage et le temps de m'en imprégner par des recherches - pour arriver à comprendre tous les clins d'oeil que l'auteur nous lance. Quand on est dans ma situation, il ne reste plus qu'à profiter de trois bons récits d'aventures à l'ancienne sans se prendre davantage la tête, chose que je ne suis pas tout à fait arrivée à faire.
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