La maison au bout des voyages commence avec une longue scène d'agonie. La nuit du 27 décembre 2007, au moment des élections présidentielles au Kenya, un homme meurt dans la rue, tué par la police. D'emblée, le style d'Yvonne Adhiambo Owuor surprend. Tout en scansion, phrases courtes et imagées qui s'entrechoquent. Cinglantes, sèches, flamboyantes. Et ce n'est que le début d'un long roman qui martyrise la chronologie et qui plonge dans l'Histoire éruptive du Kenya depuis l'indépendance de 1963. Le livre est une jungle, avec ses nombreux personnages au lourd passé, tous connectés peu ou prou à une violence endémique. Une véritable descente au coeur des ténèbres. Plus spécifiquement, comme son titre français l'indique, il se resserre autour d'une maison au nord du pays, où la sécheresse sévit et accable des paysages de poussière (Dust en est le titre original). Derrière son écriture, tellement difficile à domestiquer et positivement harassante (tout dépend du degré de résistance du lecteur, évidemment et de son adhésion ou non à son style volcanique), le livre offre pourtant des histoires fascinantes de vengeances, de meurtres et de sacrifices. La maison au bout des voyages possède même un véritable suspense, des questions qui hantent les protagonistes du roman et qui ne sont résolus qu'après plus de 400 pages. Mais Dieu que le périple est ardu pour y arriver !

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le 1 mai 2017

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