Trois générations de Leonides, des anglais d’origine grecque, vivent ensemble dans une grande maison biscornue sous le patriarcat d’Aristide, le richissime grand-père qui veille sur sa descendance. Lorsque le vieil homme est retrouvé sans vie, empoisonné à l’aide du médicament qu’il utilise pour soigner son glaucome, Sophia, sa petite-fille, annonce à Charles Hayward, son prétendant, qu’elle ne pourra pas l’épouser tant que le meurtrier de son grand-père n’aura pas été appréhendé. Bien décidé à prendre la jeune femme pour épouse, Charles Hayward va alors tout faire pour percer à jour l’assassin.
De l’aveu même d’Agatha Christie et comme elle le précise en avant-propos de l’ouvrage, La Maison biscornue était, de tous les romans qu’elle a écrit, un de ses préférés. Après l’avoir mis de côté pendant des années, années pendant lesquelles elle a pu l’élaborer mentalement dans les moindres détails, le plaisir d’écriture fut au rendez-vous lorsqu’elle en commença la rédaction ce qui, d’après elle, était somme toute assez rare lorsqu'un roman se révélait difficile à écrire, comme ce fut apparemment le cas pour celui-ci.
La Maison biscornue est, comme toujours avec Agatha Christie, un bon roman à l’intrigue finement pensée. Comme toujours, tous les protagonistes du récit avaient une bonne raison de perpétrer le crime ; comme toujours, Agatha Christie nous emmène sur de nombreuses fausses pistes et joue avec nos nerfs ; comme toujours, le dénouement est inattendu et l’identité de l’assassin méduse le lecteur. Sincèrement, j’ai, au cours de ma lecture, soupçonné tout le monde à tour de rôle, sauf le personnage qui se révèle au final être le coupable ! Et n'est-ce pas là le gage que la romancière a signé un livre réussi ?