Peut-être avec Le Meurtre de Roger Ackroyd, le plus audacieux des romans de la "Reine du crime", La Maison biscornue est un huis-clos qui présente les divers membres de la famille de la victime, un patriarche richissime, dans la villa où s'est déroulé le crime. Le tout sous le regard d'un narrateur qui n'a rien d'un flic ou d'un détective, n'étant là uniquement parce que son père travaille pour Scotland Yard et parce que sa fiancée fait partie de la maisonnée, et donc grande facilité d'identification pour le lecteur tout aussi amateur que lui dans la résolution de crimes... Il sera aidé dans son enquête par l'étonnante petite-fille de l'assassiné, qui a l'air de savoir beaucoup de choses...
Je l'ai dévoré d'un coup. Il est très rare que je mette plus d'un ou deux jours pour lire un Agatha Christie mais là j'ai dû battre des records. Les personnages ont ce qu'il faut de trouble, l'écriture a tout ce qu'il faut de fluide, les rebondissements ne manquent jamais d'être surprenants. D'autant plus que j'ai lu à droite et à gauche, mais en réussissant à ne pas me faire spoiler, que la révélation de l'énigme est véritablement étonnante.
Et ce n'est pas tant le nom de l'assassin qui m'a étonné pour le coup, mais plutôt que l'auteure ait osé faire d'une enfant un assassin, et c'est pour cela que j'ai écrit, qu'à sa manière, ce roman est aussi audacieux que Le Meurtre de Roger Ackroyd, et en conséquence aussi marquant. Je voyais arriver mais en même temps je ne pouvais pas m'empêcher de ne pas vouloir voir la clé de l'énigme. Ça met mal à l'aise et c'est en cela que j'ai beaucoup aimé ce roman.
Roman que je placerais sans hésiter parmi les cinq meilleurs de l'écrivaine.