La maison des Aravis, c'est un roman de Françoise Bourdin jusqu'au bout des ongles. On y retrouve son goût pour les grandes maisons protectrices, la bonne bouffe, les bons vins. Voir cette famille fuir Paris pour habiter dans un petit patelin de montagne en Haute-Savoie, est-ce que ce n'est pas la propre vie de l'auteure absente des médias parisiens qui vit retirée dans sa propriété en Normandie ?
C'est aussi cette femme. Bénédicte. Mère de deux grands enfants qui, si elle suit son mari dans un premier temps pour une nouvelle aventure, ne s'en laissera pas conter. Elle est forte, elle a son caractère, elle a envie de vivre, d'aimer, d'être indépendante et là aussi c'est récurrent chez Françoise Bourdin. Ça me rappelle Léa dans Les Bois de Battandière. D'ailleurs, le maire du village s'appelle Pierre Battandier...
Son mari, Clément, lui rêve d'une nouvelle vie et on peut le comprendre. Il déprime au chômage. On peut le critiquer car il décide d'embarquer avec lui sa famille pour une nouvelle vie sans les consulter. De mettre la maison en vente sans leur en parler non plus alors qu'elle ne lui appartient même pas. Il peut même avoir des accès de violence quand il sent que sa femme lui échappe. Il n'a pas le beau rôle. Faut-il l'accabler pour autant ? C'est comme pour Élisabeth, la précédente femme d'Ivan. Je ne sais qu'en penser.
Ce qu'on peut dire, c'est que c'est vraiment une invitation à aller s'installer à la campagne. A lire Françoise Bourdin, c'est rempli de gens simples, serviables, mystérieux au premier abord et on y trouve très facilement de quoi se loger et travailler. Cette vision très optimiste de la vie et de l'amour m'a fait sourire comme l'attitude des deux jeunes Laurent et Louise. A peine majeurs tous les deux et sachant déjà ce qu'ils veulent faire plus tard et avec qui ils veulent se marier. A dix-huit ans, j'avais bien d'autres préoccupations.