Farouk, historien désabusé, alcoolique et divorcé, se rend pour une semaine de vacances chez sa grand-mère, en compagnie de sa jeune sœur, Nilgune, étudiante, introvertie et communiste, et de son jeune frère Métine, lycéen, surdoué et pédant.
La maison est un peu décrépie et fait tache dans ce petit port non loin d'Istambul, devenu récemment très à la mode et envahi de touristes chaque été. La grand-mère, Fatma, un peu folle, qui vit dans le passé, y vit en compagnie de son domestique, Redjep, un nain dont on apprend très vite qu'il est le fils batard de son défunt mari. Nos trois vacanciers y croisent également Hasan, neveu de Redjep, jeune homme un peu paumé qui fréquente les milieux nationalistes, qu'ils ont bien connu dans leur enfance et un peu perdu de vue depuis. Le roman est narré à la première personne, le narrateur changeant alternativement à chaque chapitre.
Le premier roman de Pamuk (Cevdet Bey et ses fils) était déjà assez réussi, celui-ci est délesté de certaines petites lourdeurs et beaucoup plus dense bien que moitié moins épais. Je suis un peu étonné que si peu de Senscritiquiens aient eu ce livre entre les mains, mais il en vaut vraiment la peine, le premier grand roman d'un futur prix Nobel de littérature.