Avant de devenir un homme adulte, passablement perturbé d'ailleurs, Ludwig, le héros de La maison engloutie a d'abord été un fils. Avec une mère fantasque, possessive, désinvolte, star du porno dans les années 70, une découverte qui a plus qu'ébranlé Ludwig, on le serait à moins. La relation, fusionnelle est un mot trop faible, entre cette mère et ce fils qui la suit aux quatre coins du monde constitue le coeur du roman de Tommy Wieringa. Qui emmène parfois son lecteur dans des zones dangereuses : l'inceste et le meurtre sont dans le domaine des possibilités. L'auteur néerlandais a un réel talent d'évocation, tant pour décrire les traumatismes d'une génération, post 68, que les fêlures intimes d'un garçon dans sa douloureuse quête d'identité. L'absence du père, la trop forte présence d'une mère scandaleuse, les errances dans un Los Angeles crapoteux, le goût amer du sexe : La maison engloutie est un livre-dédale dont on ne perd jamais tout à fait la trace et dont l'empreinte reste forte et durable.

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le 13 avr. 2017

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