Roman sombre aux personnages troublants, La Maison Noire suit Wakatsuki, un agent d'assurances qui, lors d'une visite à un client, se retrouve nez à nez avec le cadavre d'un enfant pendu à une corde. Le récit constitue l'enquête que l'agent va mener pour révéler ce qu'il considère être un infanticide.
La trame du roman paraît au premier coup d'oeil intrigante, et certains passages, notamment ceux dans la maison noire, sont criants de vérité. Le vivier de personnages principaux et récurrents est bien travaillé et intéressant. L'atmosphère noire du livre est également plutôt réussie, subtile, et ne tombe pas dans le cliché.
Le travers du roman reste sa structure: des informations distillées ici et là qui ne sont pas naturelles (l'on sent tout de suite que cela servira à l'auteur plus tard), certains personnages très anecdotiques qui tombent comme un cheveu sur la soupe, une pléthore de descriptions ennuyantes sur le fonctionnement des assurances qui ne sert pas le récit (l'auteur ayant lui-même été agent auparavant, il est évident qu'il n'a pu résister à partager ses connaissances), un suspense très mal maîtrisé. La fin aussi m'a laissée dubitative. Il est clair que Yûsuke Kishi a souhaité clôturer toutes les pistes qu'il avait éparpillées durant le récit, mais d'une part, ces dernières n'étaient pas suffisamment étoffées pour que l'on s'y intéresse vraiment, d'autre part ses propositions paraissent bâclées et sans véritable fondement (je pense notamment à sa relation avec Megumi ou sa relation avec son frère).
Un roman intéressant qui souffre toutefois d'une absence de maîtrise. Dommage.