Cela faisait pas mal d'années que je n'avais pas lu Garcia Marquez, un auteur que j'adore ; aussi j'étais impatient rien qu'à l'idée de faire une prochaine chronique de ce romancier sud américain sur Sens Critique.
Peut-être n'ai je pas pris le bon livre (il s'agit d'un de ses premiers), peut-être n'ai je pas su l'apprécier à sa juste valeur mais toujours est-il que j'ai été un peu déçu et que je n'ai pas trouvé dans ce roman le Garcia Marquez que j'apprécie.
« La Mala Hora », c’est le livre dont il s’agit, est certes un de ses premiers ouvrages et si on retrouve certains thèmes récurrents chers à Garcia Marquez on y retrouve que trop rarement la magie de ses autres grands classiques.
Ce n’est pas un mauvais roman, juste passable et surtout pas à la hauteur de l’attente.
Un village d’Amérique Latine est en effervescence : la cause ? des affiches anonymes collées durant la nuit dénonçant les mœurs dissolus de certains habitants.
L’histoire se passe donc dans une petite ville (comme Chronique d’une mort annoncée) tel que Garcia Marquez les affectionne et aime les décrire ainsi que ses habitants.
Ce roman est imprégné d'une atmosphère de moiteur, d'une ambiance humide et poisseuse, de chaleur (mêlée de pluie) et de violence.
Une impression de malaise permanente qui va crescendo.
On est vraiment au cœur de d'Amérique Latine des années 60 avec des personnages hauts en couleur : juge, médecin, dentiste, coiffeur, maire, curé...des notables notamment, que Garcia Marquez a bien cernés.
La violence est sous jacente, entre rivalités politiques, corruptions, vengeances, rancoeurs, répression (menée par le maire, ancien militaire, qui règne sur sa ville), réglements de compte...
Et le curé qui essaie, en vain, de maintenir un semblant de morale, avec l'appui de dames patronnesses elles aussi pittoresques.
Un village dont un apprend progressivement qu’il sort de la guerre civile avec la répression qui va avec, que la démocratie retrouvée est plus que fragile, que la trève peut s’arrêter au moindre grain de sable. La tension est palpable, les soupçons pèsent.
Encore une fois un événement imprévu vient tout dérégler et chaque personne révèle ainsi son vrai visage.
Malheureusement l'oeuvre tourne un peu en rond, on ne va pas au bout de la psychologie des personnages, des zones d'ombres restent dans le flou, comme inachevées...d'où une certaine déception surtout quand on a déjà lu « Cent ans de solitude » noté 9/10 et de nombreux autres très bons romans dont « Chronique d’une mort annoncée » noté 8/10.
Pas un mauvais roman mais j'attendais mieux et au final je n'ai que moyennement accroché.
5.5/10 arrondi à 6/10