La Mala Hora par Marie Luuna
Gabriel Garcia Marquez, c'est toujours beau pour les légendes et les pays, et parfois splendide pour la distance. Dans La Mala Hora, ça fonctionne à merveille. Si l'on apprend à connaître les personnages au fil de cette fausse enquête qui tourne au massacre, et si l'on arrive presque à voir clair dans leur jeu à tous, une question demeure : qui est cet auteur, ce narrateur, cette force toute puissante, omnisciente, affectueuse et si cruelle avec le monde ?
Je ne trouve pas la réponse, et j'espère naviguer entre deux eaux chaque fois que je lirai une histoire de cet homme, parce que ce flottement, c'est l'originel, c'est le conte, l'histoire qui fait peur ou rêver avant d'aller au lit. Cette distance dans la voix qui nous parle, c'est toute la puissance de La Mala Hora, au delà de la critique, au delà du folklore et des frontières, parce que c'est cette incertitude qui nous attrape par les tripes pour nous balader dans les rues du village en nous faisant oublier le reste du monde.