« Je crie, depuis que je suis né je crie [...]. Je crie mais on ne me voit pas.»

Pepino, un jeune homme à la dérive, veut revivre la gloire qu’il a connue lorsqu’il était acteur dans une télénovela argentine mythique.
[...]
Obsession de la réussite, peur de la médiocrité et de l’oubli… La Malédiction de Jacinta, un roman sur la gloire aussi éblouissante qu’éphémère qui renvoie directement à la télé-réalité et aux ravages psychologiques qu’elle peut entraîner. Mais pas seulement. La télénovela en Argentine est un puissant outil de propagande ou de soft power pour diriger la population et influer sur la culture des pays récepteurs. Santa Cruz, le scénariste de Señorita Maestra, est pour Pepino ce que la télénovela est pour le peuple : un gourou de la « bonne conduite »... et un sésame pour assurer à la famille des acteurs une manne financière.

La Malédiction de Jacinta est habité de personnages hétéroclites, fragiles et sombres, souvent privés de leur libre-arbitre, qui d’un instant à l’autre semblent prêts à basculer. La force de ce roman, c’est que tout semble possible, et ce sont toutes ces possibilités qui fascinent et tiennent en haleine. Impossible de trop en dire, mais ce roman est plein de choses étonnantes et troublantes. Les non-dits laissent des zones d’ombre, et tout comme dans la « vraie vie », les questions n’ont pas toujours de réponses et tout n’est pas élucidé au moment où on referme le livre, mais l’universalité et la puissance de la gloire donnent à l’histoire sa postérité.

À l’image de l’œuvre de Lucía Puenzo, ce roman est surprenant et dérangeant, voire malsain, mais intense et spécial. Le talent de cette auteur est de capter une histoire vraie, un fait divers, pour en faire une histoire intense, presque incroyable, où la part d’irrationnalité est fascinante.

L'article entier sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/la-malediction-de-jacinta-lucia-puenzo-a106838240
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le 6 mars 2014

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