La Galice jusqu'à l'hallali
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C'est un endroit inhospitalier, un désert situé au nord d'Almeria, en Andalousie, qui sert de cadre au roman, très noir, d'Agustin Martinez. Le résumé du livre donne le ton : une adolescente de 14 ans est accusée d'avoir commandité le meurtre de ses parents, son père étant seul à en réchapper, de justesse. Prémices redoutables à partir desquelles le roman se développe et se densifie, mélangeant avec une certaine maestria les temporalités, avant et après l'acte criminel. Avant de savoir si la jeune femme a vraiment décidé de supprimer ses géniteurs, La mauvaise herbe nous dresse le portrait croisé des habitants d'un petit village qui ont tous quelque chose à se reprocher, dans une ambiance délétère et caniculaire. Cet Il était une fois en Andalousie (beaucoup de westerns spaghetti ont été tournés dans cette région désolée et aride) ne lésine pas sur les coups de théâtre et la violence, de façon à ce que le lecteur ne sache plus à quel saint se vouer ni surtout à quel coupable éventuel se raccrocher. L'âme de tous les personnages de Martinez est désespérément couleur anthracite et il n'y a pas ici d'identification possible, à moins d'être masochiste. Le style de l'auteur est très efficace même si le récit a tendance à saupoudrer ses révélations au fur et à mesure. Mais il faut bien avouer qu'il est parfois délicieux de se laisser manipuler au gré de cette histoire autour de la criminalité des mineurs et de l'absence de moralité des adultes, le tout composant une sorte d'humanité inhumaine. Le roman vaut avant tout par son atmosphère, la narration étant tout de même trop chargée en événements tragiques et en retournements de situation, notamment vers la fin. Tel quel, et malgré quelques réserves, il a néanmoins toute sa place dans la collection Actes Noirs de l'éditeur arlésien.
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Créée
le 9 juin 2020
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