J'avoue que j'ai du mal à suivre les avis dithyrambiques de la totalité des lecteurs sur ce troisième tome des aventures d'Ophélie. OK c'est chouette, mais j'ai envie de jouer les rabats joies car il y a quand même beaucoup de choses qui me laissent sur ma faim. C'est à la fois trop long et trop court : j'ai pas accroché à l'Arche Babel, j'ai pas su me la figurer correctement, m'y plonger et en comprendre ses rouages, la sentir réelle et incarnée : ça m'a fait l'effet d'une ébauche qui s'étoffait à chaque fois que ça servait l'intrigue principale, comme les films adaptés d'un livre, où on plante des décors à la va-vite, car pas le temps de tout faire tenir en moins de 2h. Pourtant ça fourmille de détails, mais encore une fois (pour être honnête, j'ai cette sensation de trop-peu depuis le début de la saga), il me manque quelque chose pour que Babel ne reste pas abstrait dans mon imaginaire.
Ensuite, trop de pistes et d'ébauches mystérieuses qui s'entremêlent, j'ose espérer que tout fera sens à la fin, mais on attendant je m'y perds. La fin du tome (même s'il n'est pas avare de grandes révélations) me laisse frustrée, et après trois opus du même genre, je réalise que ce qui manque vraiment dans cette saga, c'est de la satisfaction, un peu de pain pour le lecteur ! Une fois refermé, vous êtes toujours autant dans l'expectative. Une fin ouverte OK, ça permet de tenir en haleine jusqu'au prochaine tome, mais donnez-nous un peu de réponses Madame Dabos... Un seul dénouement parmi les innombrables intrigues que vous lancez !
Ce qui est probablement parfaitement rodé (on sent que Christelle Dabos sait où elle va) est en même temps très confus, trop brouillon pour que je sache suivre la trame. L'intrigue patine ou se perd dans des détails qui me laisse sur le bord de la route, puis elle s'accélère et j'ai l'impression d'avoir pris une Rose des vents ("j'ai sauté une page ?") tant je trouve un développement mal amené ou caduque. Les 50 dernières pages auraient mérité un meilleur développement, j'ai eu du mal à accrocher au nouveau personnage trop rapidement ébauchés, à faire le tri entre l'important et l'accessoire, à suivre le raisonnement d'Ophélie, à comprendre ses choix et ses sentiments, et même à me sentir concernée par les enjeux qu'elle affronte. Suis-je juste simplette ? Pourquoi avec moi ça le fait pas ?!
Cette critique très sévère est à relativiser : sous le déluge des critiques extatiques, c'était facile de charger la mule sans trop culpabiliser, et le roman a évidemment des qualités d'écriture et d'imagination ! Je me suis lancée dans cette lecture à cause de toutes ces critiques passionnées, mes attentes étaient au plus haut. Enfin, je ne suis pas une férue de littérature fantastique (ma seule référence doit être Harry Potter), donc mes réserves sur l'intrigue alambiquée sont probablement aussi dues à mon manque d'exercice en la matière...