Bien loin des célébrissimes Barbier de Séville et Mariage de Figaro, L'Autre Tartuffe ou La Mère coupable (nom complet de l'oeuvre) est un drame, pas du tout drôle, beaucoup moins piquant, et assez peu original au final. Peut-être pour cela que le dernier volet de cette trilogie ne se lit plus guère aujourd'hui ?
Ma critique sera succincte : c'est de la pâle copie de Molière, comme le nom de la pièce le laisse penser. On prend les mêmes personnages et on recommence, mais ce qui était drôle devient un peu ennuyeux et on connaît déjà l'issue ; vous me direz, c'est le cas aussi dans les deux premières pièces de Beaumarchais, mais là ce n'est plus drôle, ce n'est plus vivant, ça ne réjouit guère le lecteur. Il y a un méchant qui veut tromper la famille, il y a Figaro le rusé qui perce à jour le méchant, mais ohlalala personne ne le croit et finalement la vérité est découverte et les deux jeunes tourtereaux de l'histoire se marient. Hum. Ca vous rappelle quelque chose ? Le Tartuffe ? Ah tiens bizarre.
J'ajoute que le rythme est assez inégal : le début est lent et la fin part dans tous les sens.
Au final ce n'est pas mauvais : ça reste lisible, même si rien n'est jubilatoire dans l'écriture de Beaumarchais ici, et ce n'est pas mal écrit (mais ça reste indéniablement en-deçà de Molière). C'est le drame bourgeois parfait, et même si ce n'est pas forcément passionnant ça reste important dans l'histoire littéraire. Et puis c'est assez court, il y a quelques originalités par rapport au Tartuffe de Momo, donc disons que c'est passable. Et c'est Beaumarchais.
Bref : pas désagréable, mais dispensable et assez décevant.