Après L'automne est la dernière saison, les éditions Zulma nous offrent une nouvelle traduction de Nasim Marashi, La mère des palmiers, dont la parution en Iran date de 2017. Comme dans son livre précédent, le thème de l'abandon est bien présent dans un récit qui commence (presque) par la fin, avec la quête désespérée d'un père de famille, décidé à reprendre son épouse, laquelle vit désormais dans un village de femmes, uniquement accessible par barque. C'est une histoire très dure que celle de cette famille autrefois unie, que les répercussions de la guerre Iran/Irak ont littéralement fait exploser, à l'image de la bombe qui a déclenché la tragédie initiale. Construit comme un puzzle, La mère des palmiers reconstitue au fur et à mesure les différentes situations qui ont conduit, sur une durée de 15 ans, au malheur et à une impossible réparation. A moins que, comme les palmiers qui reviennent à la vie, tout espoir ne soit pas définitivement perdu. A travers des personnages remarquablement dessinés, Nasim Marashi décrit un pan douloureux de l'histoire iranienne et une société plus patriarcale que jamais où l'arrivée d'un fils, semble seul pouvoir consolider les bases familiales. Toujours est-il que la lecture du livre est une expérience d'une grand âpreté, soumise aux pleurs, aux tremblements et à la peur. Impossible, en tous cas, de s'arrêter là avec Nasim Marashi dont le troisième roman a été interdit en Iran mais dont on espère ardemment la future traduction en français, Zulma soit loué.

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