Le sous-titre l'annonce : "dans la tête de Monique Fourniret". Si l'on se souvient forcément de "l'ogre des Ardennes", on n'a pas oublié non plus son épouse, que le romancier a choisie comme l'une des narratrices de son récit-roman. Seuls les noms des deux coupables, les Fourniret, ont été conservés ; les autres, victimes et policiers, ont été modifiés, mais on devine que, si l'auteur a choisi la forme du roman, tout est totalement basé sur la triste et sordide réalité.
Le choix de faire parler de façon fictive Monique Fourniret, ainsi qu'un des policiers belges, le tout entrecoupé de chapitres consacrés aux fait bruts ou aux interrogatoires, tout ceci permet de distancier un peu le tout, de le mettre dans l'univers du roman, néanmoins ceci n'est pas qu'un roman policier.
Plongée dans l'horreur, brio d'une construction de l'enquête habilement menée, le tout pour une affaire malheureusement vraie, c'était très osé et casse-gueule, et pourtant l'auteur s'en tire de façon époustouflante ; le résultat en est glaçant, un vrai travail d'écrivain sur l'horreur humaine, et, pour le lecteur, un moment à la fois palpitant et ahurissant.