Laid
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le 12 mars 2022
J'avais vraiment beaucoup apprécié Port d'âmes, de Lionel Davoust. Avec ce premier opus de sa saga " Les Dieux sauvages ", il devient clairement à mes yeux l'un des tous meilleurs auteurs français (breton, devrais-je d'ailleurs dire) de Fantasy. Quasiment au niveau des meilleurs bouquins de Bordage, je n'ai pas peur de le dire. Bordage avec qui il partage ici cette façon unique de d'inventer, de décrire et de donner vie à des religions imaginaires. On trouve dans ce bouquin des passages qui ne sont pas loin de rappeler certaines des meilleures trouvailles des Guerriers du silence, par exemple.
A ma droite, Aska. A ma gauche Wer. Pas un pour rattraper l'autre. La peste et le choléra. Macron et Le Pen. Et ce parallèle avec les deux politiciens auxquels nos médias tentent de réduire la vie démocratique française n'est pas du tout innocent de ma part. Voyez plutôt : côté Aska, c'est technologie, transhumanisme (magique), destruction de l'environnement, bacchanales, poudre blanche qui donne une force surhumaine, discours bienveillants qui accompagnent des actes qui ne le sont aucunement. Côté Wer, c'est patrie, royauté, pureté et morale, une église qui n'est pas sans rappeler l'inquisition et la contre-réforme, misogynie érigée en principe social et Jeanne d'Arc (justement, la fameuse messagère du ciel qui donne son titre à cet opus). En réalité, tout ça tombe tellement juste que ne suis pas certain que tout cela soit fortuit, et si ça ne l'était pas Davoust remonterait d'autant dans mon estime.
Après, il y a heureusement un grain de sable dans tout cela. Si Mériane, la fameuse messagère du ciel, entend bien des voix (enfin, plus précisément une voix, celle de Wer), elle a contrairement à la pucelle d'Orléans, la capacité de dialoguer avec Dieu. Et, bien qu'elle accepte son destin, qui relève d'ailleurs d'une désignation hasardeuse, elle n'entend pas s'en laisser compter pour autant. Comme elle n'a pas sa langue dans sa poche, ça nous donne au passage des dialogues savoureux entre elle et Wer. Toujours est-il qu'elle amène dans la narration une touche d'humanisme, qui, si elle était absente, rendrait l'ensemble parfaitement désespérant.
Au delà de cette thématique divine, qui constitue véritablement la force du bouquin et l'ossature de l'intrigue, force est de constater que Davoust maîtrise parfaitement les codes du genre. Que ce soit dans la description des lieux, dans la mise en place et le déroulé d'une quête, dans la profondeur des personnages secondaires ou dans les multiples rebondissements qui interviennent à intervalles réguliers et rendent la lecture passionnante. Ce n'est pas très difficile à lire (quoique plutôt bien écrit, à mes yeux du moins), c'est vrai, mais j'ai quand même tombé les huit cent et quelques pages en une semaine. Certes bien aidé par un déplacement professionnel à l'autre bout de la France, mais ça faisait un moment que ça ne m'était pas arrivé de dévorer un pavé en si peu de temps.
Pour finir, je m'aperçois que c'est la première fois que ce bouquin est chroniqué sur SC. Eh bien, je n'ai qu'une chose à ajouter, c'est qu'il gagne à être connu.
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Créée
le 16 mai 2021
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