Le temps suspendu, lâché, poursuivi, retrouvé
On y arrive plein d'émerveillement et de curiosité, par le train. Il faut imaginer les montagnes suisses qui vous entourent, vous dépassent, vous élèvent alors que vous passez la tête par la porte. Voilà, vous descendez quelques marches, vous faites quelques pas vers votre voiture et vous respirez l'air des gens de là-haut, cet air qui leur a fait tourner la tête. Vous êtes venu parce que vous ne comprenez pas leur lettres et vous vous dites qu'il y a de l'exagération, qu'ils ne savent pas, mais ils hocheront la tête avec indifférence à vos discours.
Les leurs auront déjà gagné trop d'altitude.
La Montagne magique, c'est un roman qui vous envoûte, qui vous fait planer, qui vous amuse, qui vous accompagne. Beaucoup d'espièglerie, beaucoup de réflexions, de magnifiques descriptions. Je regarde avec tendresse le petit Hans s'empaqueter sur son excellente chaise longue, dans ses deux couvertures en poil de chameau. Garde la bienfaisante position horizontale cher petit. Sept ans passent en un battement de cil. Ne pense pas trop à Clawdia - même si c'est vrai qu'elle était belle. Quand je pense que tu étais venu rendre visite à ton cousin Joachim... La vie, parfois.
Au-revoir !