La Mort du roi Tsongor par BDL
Passer de la Russie du 19ème siècle de Fédor (allez, sans rancune Dosto!), à l’Afrique imaginée presque Antique de Laurent Gaudé, c’était un pari plutôt osé! Mais je suis comme ça moi, et figurez-vous que l’immersion a été plutôt directe. En même temps, pour un livre d’à peine 200 pages, fallait mieux. La description des décors et des personnages se fait sans détours : c’est précis, c’est rythmé, c’est triste et c’est prenant.
Je vous passe la séquence émotion sur « l’auteur à succès, le Prix Goncourt et patati patata », et j’en viens au fait. Toute l’intrigue se passe à Massaba, royaume du roi Tsongor, qui va marier sa fille. Mais comme toujours, rien ne se passe comme prévu, l’amour et la rivalité sont dans les parages. Un prétendant ressurgit du passé et la guerre devient inévitable. La suite n’est que conquête du pouvoir, barbarie, humanité perdue et famille déchirée. La solitude de l’âme se révèle page après page, personnage après personnage.
On y rencontre des hommes qui oublient qui ils sont et d’où ils viennent, d’autres qui viennent de l’au-delà, on y croise le regard de la désillusion d’un fils pour son père, on y aperçoit la fuite et l’abandon d’une femme trop désirée, on s’attarde sur la fraternité oubliée… et parfois même, on s’y retrouve. Des thèmes intemporels, attrayants et pleins de vie, mais une mise en forme un peu trop directe, archaïque et prévisible…(Quoi, qu’est-ce que j’entends? Qui a dit cliché ?)