Cette oeuvre tente de percer à jour l'inimaginable, comment devient on l'un des pires barbares meurtriers de tous les temps sans démontrer une seule réelle once de sadisme à aucun moment dans ses actes quotidiens. Au niveau historique c'est assez bien documenté et la reconstitution, réaliste et crédible, est bien rendue malgré l'handicap des scènes et des dialogues fictionnels. Si les purs passionnés d'histoire n'apprendront pas forcement l'entièreté de la bio de R.Höss, l'intérêt de l'oeuvre est bien sur ailleurs. L'écriture, fluide et implacable est démultipliée par le tour de force de relater le texte du point de vue du personnage principal : Lang (Höss). Cette mise en oeuvre polémique pour certains (il faut lire la préface) provoque pourtant, en faisant abstraction de l'atrocité des faits bruts, une immense réflexion puisque le récit porte énormément à réfléchir, de part sa démonstration, sur l'intégrité, la loyauté et l'honneur. le point fort du roman est bien entendu le dernier tiers ou toute la psychologie de cet antihéros est démontrée.
On a forcement envie de relier ce livre de Robert Merle à celui beaucoup plus récent de Littell « Les bienveillantes ». Même si l'approche parait identique, le traitement est lui différent ce qui en fait deux bouquins complémentaires sur quasiment le même sujet.
A lire par toutes les personnes ouvertes d'esprit pour essayer de comprendre quels genres d'être humains furent réellement les bourreaux SS du WVHA qui prirent part à la Shoah.