Couverture, titre, sujet, tout dans ce livre de Marie Pavlenko semblait parti pour me plaire, mais il y a visiblement eu une erreur de casting. Le livre a un ton très léger, ce qui était attendu de la part d'un livre humoristique, mais j'ai trouvé que cela tombait à plat.
L'idée de départ est pourtant vraiment intéressante : que se passerait-il si la mort faisait grève ? Les conséquences même les plus brutales sont très bien décrites par l'autrice. La relation entre Emm et sa faux sont aussi un des intérêts du livre. En revanche, on reste vraiment en surface dans le destin et la description des humains.
Comme il y a un peu de romance dans le tout, tous les êtres sont gros et répugnants sauf le couple principal un peu mignon. Comme ils ont le coup de foudre, l'homme s'imagine courant nu dans une prairie en fleurs. Je sais bien que c'est volontairement parodique, mais si l'on opte pour la distanciation, on ne peut pas espérer du lecteur qu'il se soit attaché aux personnages au troisième acte et qu'il espère qu'ils sortiront indemnes de l'aventure, façon conte de fées. La maladie de Suzie et sa peur de la mort me semblent vraiment survolés. Le sujet est dur, et aurait peut-être plombé le ton du livre, mais je suis persuadée qu'en allant plus loin, en s'aventurant du côté de l'humour le plus noir, ça aurait mieux marché. Ce genre de thème s'accommode mal de la tiédeur.
Pour moi, on ne rit que des choses graves, et la narration passe à côté. Bien sûr, les humains ne sont que de pitoyables marionnettes pour Emm, mais
même au moment où elle se rend compte de leur valeur
, on reste en retrait, trop distancié de tous les personnages.
L'ampleur de la résolution paraît d'autant plus disproportionnée et le happy end semble forcé.
Je laisserai peut-être une autre chance à l'autrice, qui dévoile peut-être toutes les potentialités de sa plume dans d'autres registres, mais pour l'heure, je suis assez déçue et aurait sans doute arrêté ma lecture si le livre n'était pas si bref.