Les films à chute, ça existait avant Nolan et Shyamalan. En témoigne le carton final du film Les Diaboliques de Clouzot :
Ne soyez pas diaboliques ! Ne détruisez pas l'intérêt que pourraient
prendre vos amis à voir ce film. Ne leur racontez pas ce que vous avez
vus.
De là, difficile de révéler quoi que ce soit. Certains disent que la révélation finale a vieilli, pour nous autres spectateurs trop habitués aux retournements de situation. Pour ma part, je m'étais fait avoir comme une bleue, tandis que Monsieur avait plus ou moins deviné. Le film l'a tout de même un peu mené en bateau, car le scénario a l'art de brouiller les pistes. Dans tous les cas, le film supporte aisément un second visionnage, et y gagne en profondeur. Certains lieux ou éléments clés apparaissent alors savamment mis en scène et on est à même, l'histoire connue, de savourer la réalisation de Clouzot, qui est impressionnante.
Je me suis aussi fait la réflexion qu'on accrochait tant à l'histoire par la force des personnages. Il y a les protagonistes, fortement campés (bien que les 3 personnages-clés soient, chacun, des "types" bien définis) mais il y a aussi toute une galerie de personnages secondaires aux détails plus qu'humains. C'est peut-être cela qui nous fait suspendre notre incrédulité et accueillir l'extraordinaire de l'histoire, plus encore que tout le reste.
A voir et à revoir.