La mort, j'adore !, tome 1 par Lou Knox

En ces temps de lectures blaséezéblasantes, il faut quand même souligner quelques délices grinçants, des petits romans qui payent pas de mine comme ça mais qui se veulent cinglants et drôles.

Il avait dit jeunes adultes, on peut aussi dire vieux ados, moi je préfère.

La première saison de La mort j'adore ! c'est comment vous réconcilier avec le genre vampires/démons à la con, avec une touche de Carrie, Harry Potter, Ugly Betty et la Star Ac'. Sacré tableau nan ?

Et pour cause.

Clémence, 17 ans, rejetée à cause de son physique de "sale truie" que l'on pourchasse à coups de compas pour lui crever ses boutons débarque un soir chez un journaliste pour lui raconter son histoire (et bing la référence à Entretiens avec un vampire, d'Anne Rice). Pour ce cliché d'ado pas bien dans sa vilaine peau, la vocation première n'est pas de mordre le cou de jeunes filles dévergondées, mais plutôt de remplir des missions pour le compte du Prince des Ténèbres. Rien que ça.

Elle se rendra compte de son passé de démone lors de sa première grosse cuite phénoménale, dans une soirée d'ado bourgeois bobo de Paris en dégueulant dans les chiottes de l'invité.

Jusqu'ici pas de quoi chatter un fouet, mais Clémence va prendre comme goule (c'est-à-dire sa servante, je t'explique) un genre de Paris Hilton avec qui elle était amie en primaire et qui est devenue une de ses pires tortionnaires au collège. Goule qu'elle est obligée de rassasier une fois par mois avec un humain cela va de se soi.

Ce roman jeunesse est complètement allumé, la présence d'une bande son au début du livre est une idée qui déchire, tout simplement pour poser l'ambiance. De Kate Bush à Fuzati, les influences musicales de l'auteur tissent un décor qui plaira au petit poète maudit qui sommeille en toi.

Ça a des airs de Virginie Despentes parfois, toutes les références sont légitimes, c'est pas du pompage, juste un putain d'clin d'oeil très réussi.

J'me vois déjà vendre ça en boutique "ah ouais c'est l'histoire d'une gosse un peu grosse et cheum qui se fait traiter de sale truie et qui se venge un peu le jour où elle apprend que Satan l'habite (désolé)". Beau gosse nan ? Vous la voyez la mère de famille qui veut faire un cadeau à sa fille bien élevée en apparence ? Si si.

Pour le reste, c'est du bonheur en tartine d'hémoglobine !