J'avoue d'emblée une légère déception car, quand il s'agit des grands inspirateurs des écrivains naturalistes américains, le nom d'Emerson revient souvent accolé à celui de Thoreau ou Whitman.
Le décalage viendra à coup sûr si d'aventure vous avez lu Walden ou Feuilles d'herbe et que vous vous attendez à un jet du même genre.
Il n'en est rien.
La Nature est un court ouvrage (100 pages) qui tient autant du lyrisme romantique que de l'essai "philosophique".
Le propos simple : à l'origine (comprendre sans l'action de l'Homme), tout est bien harmonisé dans le meilleur des mondes (et ce malgré ses imperfections). Et si l'Homme ne s'en satisfait pas, ce n'est certes pas la faute du grand ordonnateur (Dieu) ou de la Nature en tant que telle.
Et pour convaincre les lecteurs, l'auteur aborde sa démonstration sous plusieurs angles : la Beauté de la Nature en tant que telle mais aussi en analysant le langage humain, en évoquant le Sacré ou encore en mentionnant ce que la Nature possède de "spirituelle" (il emprunte vraisemblablement à Hegel sur ce thème).
A l'arrivée, un essai qui se veut philosophique mais qui vire surtout au lyrisme. A la fois touchant mais bien limité de ce fait.