Un joli petit ouvrage, traitant des thèmes qui font l'actualité : face aux dégâts que l'homme inflige à la nature (avec l'accès des pays émergents à des normes de consommation occidentales même si ce n'est pas le cas pour tous) que peut-on faire ? Ne faudrait-il pas réduire notre consommation, notre train de vie ? La décroissance est-elle la clé ? Les auteurs écartent cette solution dès l'introduction, tout comme celle de la régulation par le marché (ce qui ne veut pas dire que l'économie ne prend pas l'environnement en compte comme le montrent les analyses de Malthus, Ricardo et Mill que mobilisent Fitoussi et Laurent).
La solution passe pour eux par une décroissance certes, mais une décroissance des inégalités (entre les nations mais aussi entre les individus des nations) ! D'où le thème de la justice sociale qui est présent dans cet ouvrage. De même il importe de repenser le développement humain (avec des références à Sen comme à Rawls) et de forger de nouveaux indicateurs permettant de mieux apprécier le bohneur et le bien-être des populations afin d'avoir une meilleure appréciation que celle donnée par les indicateurs actuels (PIB, IDH...). Poursuivre le développement humain est donc possible mais pour cela il importe d'élever notre "niveau d'exigence démocratique" tout en plaçant l'égalité écologique au coeur du développement durable.
C'est, en quelque sorte, tout le travail de l'écologie politique, qui pour eux est "la discipline qui tente de penser l'économique, le politique et l'écologique non seulement comme des systèmes ouverts les uns sur les autres, mais comme se déterminant réciproquement" (page 16).